[RP] Le Sage et La Peste.

Le jeune Fahel, de retour dans une vie à proximativement normale, s’était bien remis de son voyage en mer. Probablement grâce à ses talents de soigneur, il ne lui avait suffi que d’une journée pour prendre soin de son corps épuisé. Parfois, quelques flash back lui revenaient. Mais il ne voulait pas encore en parler.

Pour l’heure, Xack prenait plaisir à découvrir ce continent qu’il ne connaissait pas. Les seuls choses qu’il savait de ce monde, c’étaient ce qu’il avait pu lire, ou ce qu’on lui avait conté. Et c’était étrange !

Lui, ancien Nero, qui avait prit plaisir à tourmenter des Humains, se retrouvait sur leur continent à devoir faire comme si de rien n’était quand il en croisait ! Parfois il se demandait ce qu’il se passerait si l’une ou l’autre des personnes mourraient d’un coup, sans prévenir, et en pleine rue. Pour sûr, il prendrait plaisir à observer et à analyser ! Mais ne serait-il pas directement soupçonné ? Étant nouveau dans le coin ?

Ça méritait réflexion, et pour le coup, le Fahel n’avait pas besoin de peser le pour et le contre : Il ne connaissait pas assez bien l’endroit pour se permettre de reprendre ses petits expériences. De ce fait, il s'abstiendra tout simplement.

Vagabondant ci et là, dans ce qui lui semblait être un petit village, le soleil était déjà couché depuis quelques heures. L’humidité remontait du sol, grâce à la fraîcheur omniprésente. Le gros gamin n’avait pas froid, il était assez bien protégé pour ça ! Mais il s’amusait de voir les humains frissonner et serrer leur gilet contre leur corps.

Soudain, il entendit, près de lui, une voix d’enfant qui pressait, ce qui semblaient être ses parents, pour voir “un spectacle”. Tiens ? Voilà qui pourrait lui en apprendre plus sur les goûts et les coutumes de ce peuple. Aussi, l’étranger suivit le mouvement, et son regard doré balaya l’assemblé, ne manquant aucun détail.

Les humains étaient bien différents de son peuple, et pourtant … Maintenant qu’ils les voyaient de près, et sans aucune animosité, il ne pouvait s’empêcher de noter des points communs entre leur race.

Mélangé à la foule, visiblement agglutinée pour une représentation de magie, le jeune Fahel se plaisait à détailler les similitudes et les différences qu’il constatait. Avec un léger goût amer en bouche, il fit l’état des lieux des silhouettes qui se poussaient devant lui : Ces choses, pitoyables bêtes simiesques, possédaient pourtant, tout comme lui une capacité à marcher droit, sur leurs jambes, mais aussi des mains habiles et créatrices de biens en tout genre. Cependant leurs oreilles étaient plus petites, plus discrètes, mais avec la même utilité.

Bien loin de ressentir un sentiment d’égalité, le blond pensa franchement que sa race possédait tout de même une intelligence bien supérieure, que jamais aucun génie Humain ne pourraient égaler. Et ne parlons même pas de magie ! Après tout, certains enfants de ces bouffons ne s'extasient-ils pas devant un simple spectacle de pyromancie amateur ?

Pourtant, une autre détail, et non des moindres, le tourmentait. Toutes ces larves, à la capacité de réflexion digne d’une chèvre, se déplaçaient majoritairement en groupe, en famille. La plupart d’entre eux semblait heureux, comme s’ils se complaisaient dans leur ignoble ignorance magique.

Son coeur se serra un court instant. S’il avait la vie sauve à cet instant précis, il ne fallait pas oublier que la présence constante d’une morte imminente n’avait été sa seule compagne pendant des mois durant ! Alors oui, Xack méprisait les humains, mais il ne les détestait pas pour autant. Et même s’il n’était pas dans sa nature d’envier autrui, il ne réussissait pas à chasser un sentiment de solitude.

Un court soupire souleva sa cage thoracique, alors que la rue se vidait de plus en plus. Le spectacle de magie était fini, et ce n’était pas plus mal ! Les personnes qui avaient fait ça, étaient très clairement des amateurs. Mais la foule partait, se dispersait, et lui, pauvre Fahel dans un monde si fade, se retrouvait désormais seul.

Seul … Et sans but.

Son regard se posa sur ses mains un instant, et il plongea dans ses pensées, tâchant de se remonter le moral à lui-même. Il trouverait bien de quoi faire ! Un endroit où aller, ou même une activité à laquelle se livrer.

*Le voyage depuis le continent ardent avait été long, éprouvant même pour la jeune ulhrakk peut habituée au bercement des vagues. Fort heureusement, il était suffisamment similaire à celui du dandinement camelin pour ne pas faire rendre ses boyaux à la jeunette. De quoi aurait-elle eu l'air penchée par-dessus le bastingage à nourrir les poissons ? Faut pas pousser Tenafreya dans les orties tout de même ! Pourtant, elle avait quand même senti l'envie de tout ressortir juste derrière sa glotte et avait dû prestement ravaler ça pour ne pas casser l'image que les misérables petits humains qui contrôlaient le navire auraient pu avoir d'elle. Elle avait pu en profiter pour picoler avec les marins jusqu'à plus soif au cœur de la nuit sur les flots sombres.

Toujours est-il qu'en débarquant, elle avait sacrement des fourmis dans les pattes et, pas de bol, son chameau n'avait pas survécu aussi bien qu'elle à la traversée et c'est donc avec un cadavre et ses quelques affaires qu'elle était arrivée à terre. Après une bonne journée passée à débiter la bestiole et à la saler, sécher et fumer, à trier et troquer ce qu'elle ne pourrait pas porter contre un cheval qui pourrait la supporter, elle avait commencé à découvrir cet étrange continent si ... vert ! Elle avait vite compris qu'elle ne pourrait pas construire un kaïma pendant son voyage ici. Les peaux ne le supporteraient pas.

C'est ainsi qu'elle avait débarqué dans un petit village d'humains non loin de la forêt. Elle qui avait eu l'habitude d'être si petite parmi les siens faisait l'effet d'être une géante ici, dominant la plupart des habitants d'une bonne tête, pour ne pas dire deux parfois. Seuls quelques hommes arrivaient à la regarder dans ses véritables yeux lorsqu'ils ne plongeaient pas sur l'armure en cachant à peine sa seconde paire. Elle avait beau ne pas être pudique, elle n'avait pas l'habitude d'être reluquée de cette façon à Skooma, et encore moins dans son camp, à part peut-être par certains jeunes hommes invités lors des fêtes pour les parties de jambes en l'air de la tribu.

Elle aurait certainement pu participer à tout cela, mais si elle aimait la fête, les sacrifices qui s'y passaient et les boissons corsées, elle n'avait pas encore touché à la chair jusque là. Elle hésitait donc à être flattée ou avoir envie de cogner ces petits humains qui louchaient ainsi sur le contenu de son armure. En attendant, si cette tenue lui suffisait d'où elle venait, elle devait bien avouer qu'elle manquait peut-être un peu de chaleur au petit matin et pendant la nuit dans ce coin trop humide et elle était bien heureuse d'avoir ses peaux de bête pour se fourrer dessous la nuit.

Cependant, il y avait sûrement de meilleurs moyens de se protéger, et c'est alors qu'elle tentait de vendre sa camelote qu'elle s'était arrêtée devant un petit spectacle de magie. Elle ne connaissait que trop peu cet art pourtant si joli, peu des siens le maîtrisant sous cette forme, mais elle avait un faible pour la beauté de certaines des créations qu'elle avait déjà pu voir. Cela étant, elle n'avait pas hésité à se remettre à vendre en hélant les passants dès la fin du spectacle.*

Oyez ! Oyez ! M'sieurs, dames ! Vous n'en avez pas de cette qualité, de vraies peaux tannée imperméabilisée pour la construction des kaïmas des nomades des déserts de Skomma. Si vous aimez les produits exotiques, c'est une chance unique d'acheter ou de troquer contre nourriture et nécessaire pour une jeune aventurière venue découvrir vos terres !

Le jeune Fahel était resté là un moment, comme coupé du monde par ses pensées. Ses yeux dorés se posèrent sur l’un puis l’autre, de passant en passant, alors que son corps s’était machinalement remis en marche. Il avançait, à pas lent, ne sachant où aller.

Son ouïe, pas plus développée que ça, parvenait à lui rapporter des bribes de conversations basiques, prononcées ci et là par ces êtres à l’accents fort déplaisant. Tout lui rappelait qu’il n’était pas de ce pays, et qu’il n’avait aucune envie d’en faire partie. Ses oreilles tombèrent mollement en arrière, en partie couverte par ses cheveux blonds soyeux. Il ne manquait plus qu’un léger air de violent, quelques flocons de neige et ...

Mais ce n’est pas possible ! On ne peut même pas déprimer en paix dans ce patelin de bouseux dégénérés ?! Courroucé, le gros gamin tourna vivement le regard sur la source de sa déconcentration la plus totale. Quelle ne fut pas sa surprise, quand son champ de vision se bloqua sur une ... Femme presque à poil par ce temps ?! Il prit bien cinq longues secondes à la fixer ainsi, déstabilisé par ce second spectacle.

Pas qu’il était spécialement coincé, rappelons que son arrivée sur le rivage s’était fait entièrement nu, mais Xack n’avait pas eu ce genre d’éducation. Et qui l’aurait eu d’ailleurs ? C’était pourtant logique ! Par temps froid, tu te couvres, par temps chaud, tu te découvres. Et là, visiblement, le temps n’était pas chaud ! À moins que la donzelle en question ne soit en chaleur, mais ça … C’est une autre histoire. Détournant les yeux des courbes féminines, il réfléchit sur la façon de l’aborder.

“Hé toi ! Non ça fait trop agressif … Le bonsoir Demoiselle. Non, beaucoup trop formelle … Salut, t’as pas froid ? Trop familier …”

Il ne voulait pas donner l’impression d’être un pervers, ou quelque chose du genre. Mais si elle tombait malade, et refilait sa maladie à tout le village, il ne pourrait pas s’empêcher de vouloir agir et de soigner les gens. Et pour le coup, ça ne l’aiderait pas à rester discret ! Et puis même, en dehors de ça, il devait avouer qu’il était tout simplement curieux.

Le Fahel s’approcha un peu, et c’est seulement là qu’il s'aperçut d’une multitude de détails importants : elle n’était pas humaine. Une taille conséquente, de longues cornes sombres, une musculature développée … Ferait-elle partie de ce peuple brutal et si particulier dont il était mention dans les livres ? Il faut dire, qu’au premier coup d’œil, il s’était surtout arrêté sur ses attributs en valeur et non le reste. Honte à lui ! Il aurait pu au moins prendre la peine d’écouter ses paroles, au lieu de se contenter de les entendre. Mais il lui semblait, s’il ne se trompait pas, qu’elle avait dit être une aventurière ? Voilà qui était parfait !

Reprenant un semblant de sérieux, rassuré de ne pas être le seul étranger sur ses terres, Xackoz se redressa quelque peu. Il n’était pas très grand déjà, et au vu de sa taille actuelle, il ne serait jamais aussi grand que cette fille de toute façon. Et s’il prend encore une dizaine de centimètres au total, ça serait tout ! Il ne prit toutefois pas la peine de sourire lorsqu’il s’adressa à elle.

La terre des Hommes, vaut-elle vraiment la peine pour une aventurière ?

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Entre jeunesse et incontinence ...

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